mon style fait peur, comme ta sœur

feat. boo la magnifaïque

lunettes swag sur le nez, reese ajuste la veste de son costume lilas en descendant les escaliers, lançant des finger guns dans le vide sur son passage avec la confiance débordante d'un hybride de johhny bravo et kuzo – d'ailleurs les gens qui l'ont connu en 2012 savent qu'il s'est fait la coupe de ce dernier tout seul dans sa salle de bain pendant un breakdown. les têtes se retournent sur son passage, ne serait-ce que pour retrousser le nez à la forte odeur d'eau de cologne qui se dégage de lui, mais ça suffit à nourrir son ego surdimensionné. sautillant joyeusement jusqu'au casino en bougeant son corps au rythme de la musique – à savoir son soundtrack funk que seul lui entend, car l'ambiance jazz du casino ne saurait provoquer les déhanchés outrageux dont il honore le reste des convives, il se glisse furtivement jusqu'à sa cible et la contourne pour s'accouder sur la machine à sous, la rater évidemment de quelques centimètres et faire comme si de rien n'était en passant une main dans (ou plutôt par-dessus) ses cheveux solidifiés par le gel. sourire de loveur dévoilant ses dents qu'il n'a pas hésité à faire refaire dès qu'il a touché le lot, il fait voler sa veste en arrière pour dévoiler une rose rentrée dans la ceinture de son pantalon qu'il a piquée à un vase sur son chemin. « bonsoir ma douce et tendre, » roucoule-t-il en dégainant la fleur pour la lui présenter, haussant les sourcils tendancieusement, « que puis-je faire pour me montrer digne de votre présence céleste ce soir ? »

mon style fait peur, comme ta sœur

feat. @boo

belle mais cruelle, le type de reese en deux mots. peut-être est-ce la façon qu'a son subconscient pour le punir d'être aussi stupide, mais ça n'a pas l'air de marcher ; au contraire, ça lui plait, chaque nouvelle injure emballe son cœur encore plus et il redouble d'efforts face aux murs que la belle épineuse érige entre eux. « comment pourrais-je faire l'éloge de ta beauté si je me tais ? » impossible pour lui une quelconque durée auprès de boo sans la complimentern déjà qu'il ne sait pas comment fermer sa gueule même quand elle n'est pas là. « j'ai du prendre mon temps pour me faire beau pour toi. c'est un classique vintage, t'aimes ça ? » il repasse une autre main sur ses cheveux qui glissent comme sur la tête d'un chauve, ponctuant son geste par un haussement de sourcil et un finger gun pour accentuer son style meurtrier. son coude retrouve sa place sur la machine – un bruit sourd se fait d'ailleurs entendre dès lors, merci le manque de grâce – et pouffe d'un rire moqueur, presque indigné à la question. « bien sûr ! poker, blackjack, baccart, je sais même jouer à la loteria. c'est mes voisins mexicains qui m'ont appris, en plus de toujours me laisser leurs restes de pozole. des gens top, vraiment. » des souvenirs agréables l'envahissent et il se retrouve à rêvasser pendant de courtes secondes avant de revenir sur terre, sourire joueur aux lèvres alors qu'il se penche vers la demoiselle. « envie de remporter le gros lot ce soir, princesse ? même si, entre nous, tu as déjà gagné mon cœur. »